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BEIJING (PÉKIN)



La Cité interdite à Beijing
 18 au 31 mars 2011
Capitale du pays depuis plus de 800 ans et cité impériale, Beijing, Pékin pour les francophones et les nostalgiques, est une ville fascinante tant par son histoire millénaire que par sa modernité.
Avec ses 18 millions d’habitants, Beijing est le siège du pouvoir politique communiste chinois. C’est ici que Mao a proclamé en 1949 la République populaire de Chine. Métropole vaste et symétrique dotée d’infrastructures de transport modernes (métro, trains, bus), Beijing n’a toutefois pas complètement renié son passé. On y découvre avec plaisir les murs de l’ancienne cité encore debout par endroit, les hutongs, ces petites allées bordées de minuscules maisons en briques grises formant de véritables labyrinthes ainsi que les cyclo-pousses et les vieux vélos qui sillonnent  encore les rues du centre-ville côte à côte avec les Mercedes, les Audi et les BMW ! Nous avons été très impressionnés par toutes les infrastructures routières chinoises : de grandes avenues larges bordées d’arbres, de trottoirs et de pistes cyclables, de nombreuses autoroutes dotées d’échangeurs sur plusieurs étages, de multiples ponts et tunnels, les urbanistes chinois ont bien travaillé !


Beijing, ville très moderne,
18 millions d'habitants

Nous avons été 10 jours à Beijing en attendant nos amis et la famille qui venaient nous y rejoindre. Nous avons donc eu le temps d’explorer la capitale à notre rythme mais nous avons été loin de tout voir... c’est tellement grand ! Contrairement au reste de la Chine, Beijing se visite facilement pour un étranger puisque notamment depuis les Jeux olympiques de 2008, la signalisation à Beijing est bilingue, chinois et anglais. Même dans le métro, on annonce les stations dans les deux langues. La très grande majorité des chinois ne parle toutefois pas anglais, à peine quelques mots de la part des jeunes, ce qui ne les empêche pas d’adorer aller manger chez McDonald et KFC ! Ah la mondialisation, la Chine n’y échappe pas, au contraire, elle semble sauter dedans à pieds joints !


LA CITÉ INTERDITE, le cœur de Beijing
Certainement le site le plus célèbre et le plus visité de Beijing, la Cité interdite, appelée ainsi parce qu’elle a été interdite d’accès au peuple pendant plus de 500 ans, est l’ensemble de bâtiments anciens le plus grand et le mieux conservé de toute la Chine. Pendant deux dynasties, celle des Qing et celle des Ming, du 13e au 20e siècle,  la Cité interdite fut la demeure des empereurs et de leur cour. Véritable ville dans la ville, 900 m long par 800 m large, les empereurs, bien entourés de leurs mandarins,  concubines et eunuques, n’en sortaient que s’ils en étaient obligés. À l’entrée, la porte de la Paix céleste arbore un gigantesque portrait de Mao, un arrêt photo obligatoire pour tout bon chinois… et tout bon touriste ! C’est ici que Mao a proclamé, le 1er octobre 1949, la création de la République populaire de Chine.
Du sud au nord, de vastes places séparées par d’imposantes portes se succèdent et toutes portent des noms les plus évocateurs les uns que les autres : le pavillon des 1000 automnes, le temple de la Culture mentale, la Porte du Génie militaire divin, la Porte de la Suprême harmonie, le Palais de la Pureté céleste, la salle de la Longévité joyeuse etc. Plus au nord, on retrouve les quartiers d’habitation et les jardins. Les empereurs pouvaient avoir jusqu’à 3000 concubines… on imagine bien les intrigues qui se tissaient dans cet espace clos où chacun recherchait le pouvoir et la richesse.
LA PLACE TIAN'ANMEN
Face à la Cité interdite s’étend Place Tian’anmen qui symbolise le centre de l’univers chinois. Célèbre à travers le monde pour les manifestations pro-démocratiques sévèrement réprimées par le gouvernement qui y ont eu lieu en 1989, la place n’a rien de très spectaculaire en soi. Un grand espace pavé avec de chaque côté des édifices en pierres grises à l’allure austère… architecture russe oblige : le Musée national (fermé pour rénovation), la Grande salle du peuple et des bâtiments gouvernementaux. La  place a été conçue par Mao pour refléter la grandeur de la Chine. C’est ici, sur la grande place, durant la révolution culturelle, que Mao passait en revue les troupes de l’Armée rouge, souvent plus d’un million de soldats. C’est aussi ici qu’un autre million de personnes se sont rassemblées pour rendre un dernier hommage à Mao lors de son décès en 1976. Tout comme pour Ho Chi Minh à Hanoi, la dépouille momifiée de Mao drapée dans un drapeau rouge repose dans un cercueil de verre dans un mausolée édifié peu après sa mort à la place Tian’anmen. Nous n’y sommes pas allés, les files d’attente sont interminables et on dit qu’il y fait tellement sombre, qu’on n’y distingue même pas le visage de Mao…
Devant le Temple du Ciel, un jeune empereur et une charmante impératrice !
LE TEMPLE DU CIEL
Agréablement situé dans un parc de 267 hectares couvert de cyprès, le Temple du ciel est un autre icône de Beijing. C’est ici que l’empereur venait offrir des animaux sacrifiés aux dieux afin d’avoir de bonnes récoltes. Le temple qui est rond, symbole du ciel, repose sur un carré, symbole de la terre. En Chine, tout est symbole !  La géomancie ou le «feng shui» comme on dit ici est encore très vivant.
Des pruniers en fleurs tout autour du lac Kunming au Palais d'été
LE PALAIS D'ÉTÉ
Le Palais d’été est le lieu où l’empereur et sa cour se réfugiaient durant les chaleurs torrides de l’été de Beijing. À une douzaine de km au nord-ouest de la Cité interdite, le Palais d’été et le grand lac de Kunming qui couvre les trois-quarts du parc adjacent est surplombé du Temple de la Longévité. Au milieu du lac, on accède au Temple du Roi dragon où l’impératrice Cixi venait implorer les dieux pour avoir de la pluie en temps de sécheresse; on y accède via un gracieux pont de 150 m composé de 17 arches avec, à son extrémité de magnifiques cerisiers en fleurs. Tout autour du lac, une magnifique promenade agrémentée de plusieurs ponts et de pêchers en fleurs nous fait oublier que nous sommes aux portes d’une ville de 18 millions d’habitants. Les amoureux se content fleurette sur les bancs en bordure du lac et les musiciens nous offrent leur tranquille mélopée ici et là.
 
Lucie est tombée en amour avec les tableaux peints à l'encre de Chine !

LE MUSÉE DE LA CAPITALE
Moderne et récent, le Musée de la capitale de Beijing nous en a mis plein la vue. En plus de raconter l’histoire de la ville de Beijing, le musée abrite d’impressionnantes collections de porcelaine, de bronze, de peintures, de calligraphie, de sculpture sur jade, de vêtements et mobiliers traditionnels. La porcelaine a particulièrement retenu notre attention; on dit que «si la poterie appartient à l’humanité, la porcelaine appartient à la Chine». C’est effectivement en Chine qu’est né l’art du glaçage de porcelaine. Les bleus, les verts et les crèmes sont particulièrement spectaculaires. Qui plus est, les pièces de porcelaine présentées sont toutes intactes et bien conservées malgré leurs origines millénaires, rien à voir avec les pots brisés et recollés qu’on voit habituellement dans les musées… !

Tour du gong et Tour de la cloche près du lac Beihai
LA TOUR DE LA CLOCHE ET LA TOUR DU GONG
La tour du gong, construite durant la dynastie des Ming, était utilisée pour marquer le temps et indiquer l’heure aux habitants de Beijing. La tour de la cloche qui y fait face quant à elle résonnait pour les occasions importantes. Une agréable visite, une belle vue panoramique de Beijing au sommet de ces tours et, en prime, un concert de gongs par une dizaine de batteurs… ça vibrait fort dans nos corps, impressionnant !
LES HUTONGS
Après que l’armée de Genghis Khan ait réduit en ruines la ville de Beijing en 1215, elle est reconstruite sur le modèle d’une cité mongole : des milliers de petites allées étroites avec de chaque côté des petites maisons en briques grises (le rouge est réservé à l’empereur) avec des cours intérieures et un mur de protection extérieur, le tout pour se protéger du vent et des tempêtes de sable très violentes à Beijing au printemps (le vent souffle le sable des plaines de Mongolie).  Regroupées comme en quartier avec un mur extérieur qui les entoure, les hutongs de Beijing sont construits dans un alignement est-ouest de façon à ce que la porte d’entrée principale du hutong fasse face au sud satisfaisant ainsi les principes «feng shui». Cette orientation au sud garantit aussi un ensoleillement maximal et la protection des forces négatives du nord, le tout en conformité avec le principe du yin et du yang.
Vue aérienne d'un hutong
À l’époque de la dynastie des Qing (18e siècle), Beijing comptait déjà 2 000 hutongs alors qu’en 1950, ce nombre avait grimpé à 6 000 ! Aujourd’hui, ces chiffres ont dramatiquement baissé mais des centaines de hutongs sont encore vivants, le plus vieux datant de la dynastie de Liao (10e siècle). Plusieurs sont malheureusement tombés sous le pic des démolisseurs dans la course de Beijing vers une cité moderne envahie par les gratte-ciels. Se perdre dans les dédales des hutongs, c’est donc un voyage dans le temps et nous avons été bien surpris d’apprendre que la raison pour laquelle on rencontrait autant de toilettes publiques le long des rues des vieux quartiers, c’est que jusqu’à tout récemment et encore aujourd’hui dans certains cas, les petites maisons des hutongs n’avaient ni l’eau courante, ni les toilettes, les habitants devant sortir à l’extérieur et marcher parfois quelques centaines de mètres pour aller se soulager… imaginez l’expédition la nuit, l’hiver… ! Ainsi, Réal a été fort surpris de se retrouver accroupi (toilettes turques) prés de son voisin pour faire ses besoins avec juste un petit mur d’environ 30 cm les séparant… les locaux, bien habitués eux à la chose, en profitaient pour faire jasette… comme sur le perron de l’église quoi ! Idem pour Lucie qui s’est retrouvée dans une toilette sans porte… quand une population compte 1,4 milliard d’habitants, l’intimité est souvent un luxe !
L'un des nombreux brûleurs à encens au Temple du nuage blanc
LE TEMPLE TAOÏSTE DU NUAGE BLANC
Fondé en l’an 739, le Temple du nuage blanc et un complexe immense et fascinant de sanctuaires et de cours intérieures entretenu par les moines taoïstes facilement identifiables avec leur chevelure retenue en chignon sur le dessus de la tête. Un va et vient constant de fidèles et de moines qui font brûler de l’encens et recueillent les offrandes rend ce temple des plus vivants.
Le taoïsme prend sa source dans un texte écrit par Laotzu au 6e siècle avant JC. C’est maintenant un mélange de textes philosophiques, de légendes populaires, de diverses sectes, d’une panoplie de dieux et déesses, de milliers d’alchimistes, de guérisseurs, d’ermites, de spécialistes d’arts martiaux,  de médiums, de gurus etc. Difficile d’en dire plus pour le moment… il faut faire nos classes en la matière… !

Vue sur la colline Jingshan au loin à partir de la Cité interdite
 LE PARC JINGSHAN
Au nord de la Cité interdite, le parc de Jingshan est en fait une colline construite à partir de la terre excavée pour construire la douve qui entoure Cité interdite. Sa situation offre un magnifique point de vue sur les toits de tuiles jaunes de la Cité interdite et sur l’ensemble de ses bâtiments et, au coucher de soleil, le spectacle est de toute beauté. On dit aussi que la colline servait de barrière de protection à la Cité lors des fameuses tempêtes de sable qui venaient de Mongolie. C’est aussi un site bien connu des chinois car c’est là que le dernier empereur de la dynastie Ming, Chongzhen, en 1644, s’est pendu alors que les troupes rebelles faisaient leur entrée dans la Cité interdite.
Petit bateau au Parc Beihai
LE PARC BEIHAI
Entouré d’un mur percé de 4 portes, le parc Beihai est avant tout un grand lac au pourtour duquel se regroupe une multitude de restaurants et de commerces. Très agréable d’y déambuler et d’observer la vie quotidienne des habitants de Beijing qui viennent s’y détendre, y faire voler un cerf-volant et même s’y baigner !!! Au milieu du lac, l’île de Jade abrite la Pagode blanche, construite à l’origine en 1651 pour saluer la visite du Dalai Lama à Beijing… les temps ont bien changé…
Pauline devant la piscine olympique surnommée «le Cube»
LA PISCINE ET LE STADE OLYMPIQUE

En soirée, nous sommes allés faire un tour au Parc olympique. Tout illuminés, la piscine qu’on surnomme le «Cube d’eau» et le stade qu’on appelle le «Nid d’oiseau» avaient bien fière allure. La population de Beijing est encore bien fière de ses Jeux olympiques. On voit encore plein d’affiches et de souvenirs des Jeux de 2008.
La Grande Muraille de Chine, 2 000 ans d'histoire
LA GRANDE MURAILLE
Une visite à Beijing ne saurait être complète sans un tour à la Grande Muraille ! La construction du fameux mur a débuté il y a plus de 2 000 ans sous la dynastie Qin lorsque la Chine a été unifiée sous l’empereur Qin Shi Huang. Des murs indépendants qui avaient déjà été construits dans différents royaumes pour se protéger des maraudeurs nomades ont été reliés ensemble, un ouvrage qui a requis pendant 10 ans des efforts de la part de milliers de travailleurs, dont plusieurs étaient des prisonniers politiques. La Grande Muraille n’a finalement jamais été utilisée comme mur de défense. Comme Genghis Khan l’a supposément dit : «la force d’un mur dépend du courage de ceux qui le défendent…». La Grande Muraille a plutôt servi comme une voie surélevée pratique pour circuler et transporter des marchandises dans ce terrain montagneux. Ce fut aussi utilisé pour rendre compte rapidement à la capitale de l’avancement des ennemis, au moyen de signaux de fumée.
Durant la dynastie des Ming, pendant une centaine d’années, la Grande Muraille a été rénovée ce qui n’a pas empêché l’armée Manchu d’envahir la Chine et d’imposer un gouvernement étranger à la Chine pendant 250 ans (1644-1911). Par la suite, la Grande Muraille a été abandonnée, elle s’est dégradée lentement, les montagnards la démolissant pour récupérer la pierre pour construire leurs maisons. N’eût été de son intérêt touristique, la Grande Muraille serait probablement tombée complètement dans l’oubli. Quelques sections ont été restaurées et, malgré les boutiques de souvenirs qui la bordent, on ne peut s’empêcher de s’exclamer devant un tel ouvrage et d’admirer le travail de ses bâtisseurs.
Nous avons été chanceux avec la météo lors de notre visite à la Grande Muraille, celle-ci est souvent flagellée par un vent froid; malgré un temps gris, il ne faisait pas froid, nous avons pu nous y balader tout à notre aise en laissant voguer notre imagination au temps des Qin et des Ming.

Soirée à l'Opéra de Pékin
SPECTACLE DE KUNG FU ET OPÉRA DE PÉKIN

En soirée à Beijing, nous sommes allés voir deux spectacles bien différents, le Kung Fu et l’Opéra. Des arts martiaux à la Bruce Lee, des combats de sabres, des démonstrations de planches d’acier fracassées avec le crâne ou les mains, de tiges de fer pliées etc, le tout bien supporté par une musique forte et rythmée ce qui n’a pas empêché certains de cogner des clous après avoir savouré un bon souper au canard laqué de Pékin !
L’Opéra de Pékin s’est révélé plus surprenant… on nous avait avertis qu’en tant qu’occidentaux ce serait difficile à apprécier à sa juste valeur compte tenu de notre peu de familiarité avec cet art… et ce fut le cas… Oui, de beaux costumes et de beaux maquillages mais le ton de voix et l’immobilité des acteurs en a endormi plus d’un… Heureusement, la 2e partie du spectacle a été plus animée avec quelques acrobates qui ont sauvé le «show» comme on dit.
Malgré son modernisme, Beijing compte encore plusieurs «quartiers chinois» !!!
LES MARCHÉS DE CONTRE-FAÇON
Nous ne saurions terminer notre résumé de notre séjour à Beijing sans vous toucher un mot des célèbres marchés de contrefaçon de Beijing. Qu’il s’agisse du Pearl Market, du Silk Market, de Yashou ou autre, c’est une expérience mémorable que d’entrer dans ces grands édifices à 5 ou 6 étages qui regorgent de marchandises aux griffes les plus célèbres les unes que les autres… des copies bien sûr… ! Pour quelques dollars, selon votre habileté et votre patience à marchander, vous pouvez vous offrir une montre Rolex, un sac Gucci, un tailleur en pure soie, un collier de perles, un IPhone,  un bracelet de jade, des vêtements North Face,  Armani,  Calvin Klein, Dolce Gabana et j’en passe… Pour nous qui arrivions de l’Indonésie et de températures dans les 300 C, les 30 C et 100 C de Beijing nous ont obligé à nous diriger rapidement vers ces marchés. Nous nous y sommes bien amusés, les vendeurs (le plus souvent des vendeuses) se révélant des plus amicaux, ricaneurs mais aussi bien habiles. Pour y passer du bon temps, il faut considérer cela comme un jeu… s’exclamer d’abord devant les prix exorbitants auxquels ils nous offrent leur marchandise puis leur offrir environ 10% du prix demandé, ne pas s’impressionner devant leurs hauts cris et lamentations devant une offre si dérisoire, sachant bien que finalement, après plusieurs aller-retour de calculatrice où un inscrit un prix à tour de rôle, quelques faux départs pour manifester que finalement-vous-n’en-avez-pas-besoin-de-leur-camelote, vous repartirez avec la marchandise en payant 30% du prix initial demandé et qu’à la fin, vous serez leur meilleur ami, qu’ils vous feront les plus beaux sourires et vous inviterons à revenir… rares ont été les fois où une vendeuse nous a laissé partir à cause d’une offre vraiment trop basse de notre part… c’est donc que la plupart du temps, ce sont eux qui étaient gagnants sinon ils ne nous auraient pas vendu ! Nous avons donc regarni notre garde-robe avec des vêtements plus chauds pour notre visite en Chine, espérant que les couleurs et les fermetures éclair allaient tenir au moins 3 semaines ! À suivre…